Le pilotage de l’irrigation reste le parent pauvre de la culture du melon. Challenge Agriculture fait ce constat en maraîchage depuis 20 ans. Le Monitor Watermark, et plus généralement la tensiométrie, permettent d’optimiser le pilotage d’irrigation en culture de melon, notamment en goutte à goutte. En pilotant ce facteur de production n° 1, les résultats obtenus sont spectaculaires (voir exemples) . Nous vous expliquons comment optimiser le pilotage d’irrigation du melon. Et pourquoi.
Sommaire :
1. Pilotage de l’irrigation du melon : l’exemple de l’exploitation de Jean-François Dabilly
2. Optimiser le pilotage d’irrigation du melon
3. Optimiser le pilotage d’irrigation du melon : coût et gains
Conclusion : le pilotage est primordial
1. Pilotage de l’irrigation du melon : l’exemple de l’exploitation de Jean-François Dabilly
Chez Jean-François Dabilly Earl Les Noisetiers La Fourcherie 86540 Thuré : 45 ha de melon en IGP Haut Poitou dont 7 ha sous chenille, 15 ha en 500 trous et 21 ha plein champ.
Produire un hectare de melon coûte cher, de l’ordre de 10 000 €/ ha. 35 % concerne la main d’œuvre, 65 % l’installation de la culture du melon. Malgré cette avance en culture élevée, le pilotage de l’irrigation est laissé pour compte.
Sous chenille, on ne maîtrise pas correctement, reconnaît Jean-François Dabilly. Avant de débuter le pilotage d’irrigation de sa culture du melon, le rendement obtenu bon an mal an depuis 10 ans chez Mr Dabilly tournait autour de 17-18 T/ha (système d’irrigation au goutte à goutte sans pilotage).
Culture nomade par définition, puisqu’un melon ne peut revenir au même endroit avant 5 ans. Les parcelles sont louées aux voisins autour de 2 stations de pompage débitant 40 m³/H.
Mr Dabilly investit dans le réseau primaire en diamètre 90 enterré et installe une borne en bout de parcelles, ce qui est apprécié par le propriétaire. Les chenilles sont équipées de gaine goutte à goutte jetable (débit 12 m³/ ha/ heure, longueur maxi 150 m, remplissage de 10 mn). Souvent, l’eau n’est disponible pour le melon que 2 jours par semaine, à cause de la concurrence du maïs.
Les vannes de secteur étaient actionnées manuellement avec des temps d’ouverture continue de 5 heures, cas malheureusement classique. Ce système de production ignore le fractionnement et le pilotage, essentiels en goutte à goutte.
2. La tensiométrie pour optimiser le pilotage d’irrigation du melon
Challenge Agriculture a équipé les producteurs de la région depuis plus de 10 ans en sondes Watermark à lecture manuelle. Ils ont utilisé la tensiométrie comme garde-fou, sans plus.
Depuis 2 ans avec Monitor, nous avons entrepris un pilotage tensiométrique du goutte à goutte sur melon, en région Poitou-Charentes. Mr Dabilly a été suivi en 2006 par sa technicienne Isabelle Devant – Syndicat des producteurs de Fruits et Légumes de Val de Vienne.
3. Optimiser le pilotage d’irrigation du melon : coût et gains
Monitor Watermark + 6 sondes Watermark est installé clé en main pour 830 € HT.
1 Monitor sur 7 ha de chenille. Le boîtier enregistre toutes les 4 heures.
Jean-François Dabilly le relève sur son ordinateur 1 fois par semaine, et reçoit un conseil hebdomadaire de sa technicienne.
Résultat : on passe du rendement en irrigué non piloté de 17-18 T/ha obtenu depuis 10 ans à 22 T/ha en piloté Monitor 2006. Qualité au rendez-vous. Gain de 4 T/ha
Monitor coûte 400 kg de melon par an et rapporte dans ce cas 28 Tonnes/an (7 ha de chenille)
Volume d’eau : le pilotage Monitor a permis de descendre à un volume d’eau de l’ordre de 500 m³/ha en 2005 et en 2006 sur IGP Haut-Poitou (2 années particulièrement sèches). Tout le système de production est remis en cause par ce gain de rendement.
Conclusion : le pilotage est primordial
Il y a autant de différence entre l’irrigué piloté et l’irrigué pifométrique, qu’entre l’irrigué pifométrique et la culture sèche. Monitor Watermark permet de déterminer dose/fréquence en fonction de 4 phases bien distinctes : avant floraison, nouaison, grossissement, finition avant récolte.
On organisera le système de production autour de l’agronomie et non l’inverse. C’est à dire améliorer sans investir davantage. Question immédiate : même tonnage sur 20 % de surface en moins ou 20 % de production en plus ?